Pour remplacer son radical Speedster construit en Angleterre chez Lotus, Opel introduit en Europe le GT qui vient tout droit des Etats-Unis. Davantage grand tourisme que pistard pur et dur, il offre son lot de sensations pour un tarif canon.
Raté, c’est une Opel !"Vous avez un problème avec l’insigne sur votre capot. C’est quoi cet éclair ?". Cet éclair, c’est le fameux Blitz d’Opel. L’étonnement de ce jeune Américain venu retrouver le club des Saturn Sky et Pontiac Solstice sur les routes californiennes pour une virée à travers les paysages magnifiques de l’état des Beach Boys est tout à fait louable. Et pour cause, puisque l'Opel que nous avons entre les mains n’est autre que la version européenne des deux modèles sus-cités. Sur le Vieux Continent, l'Opel GT vient remplacer le Speedster, qui était lui élaboré sur une base de Lotus Elise.
Un 4-cylindres turbo pour une AméricaineNée aux Etats-Unis, l’Opel GT n’a pas vraiment la fibre Yankee. S'il évoque la Corvette, l'immense capot ne cache pas un énorme V8 mais un “petit” 4 cylindres 2,0 l auquel les ingénieurs de la marque ont greffé un turbo. Avec 264 ch, soit 132 ch au litre, ce bloc donne des ailes au roadster. Sur le plan des performances pures avec près de 230 km/h en vitesse de pointe et moins de 6 secondes pour passer de 0 à 100 km/h ; mais également en reprises avec seulement 9,2 s pour passer de 80 à 120 km/h sur le cinquième et dernier rapport. Un chiffre surprenant qui prouve l’élasticité de ce bloc turbocompressé. Il faut dire qu’avec 353 Nm disponibles dès 2.500 tr/mn, le GT dispose d’un couple lui autorisant de tracter un mobile home.
De quoi tracter un mobile home !Mais là n’est pas le but principal de ce Roadster à l’esprit plus grand tourisme que pur pistard. Bien équilibré, relativement confortable sur longs trajets malgré des remous d’air omniprésents, l’Opel GT rassure et distille un vrai plaisir de conduite, grâce à une excellente répartition des masses (51/49) et une direction très précise. Efficace, l’ESP jugule pour sa part tout excès d’optimisme… un peu trop peut-être. Heureusement pour les adeptes du contre-braquage, un mode "competitive" est également au programme.
La fille ou les bagages !Par ailleurs, les énormes roues flanquées aux quatre coins assurent un freinage court, endurant et très stable. Durant notre essai, nous avons toutefois relevé un ABS chatouilleux lors des freinages en appui. Le GT procure donc autant de plaisir à conduire qu’à regarder. En revanche, il agace franchement au moment d'aborder les questions pratiques. Capote en place, la malle aux formes biscornues affiche seulement 157 l. On se contentera donc du strict nécessaire pour un week-end… en été et pour deux seulement ! Mais une fois sorti de l’autoroute et ôté la capote, ce chiffre déjà peu glorieux chute à 66 l. : votre passagère aura alors le choix : soit garder les affaires sur ses genoux ou tout simplement les laisser sur le bas côté ! Pas très galant tout ça…
Cheveux ébouriffés et dos plaqué...Dans l’habitacle, même combat. Difficile de trouver un emplacement pour un téléphone portable ou quelques pièces de monnaie. De plus, la qualité de certains plastiques (fabrication américaine oblige) déçoivent. Mais à ce tarif-là, il ne faut pas non plus être trop exigent d’autant que l’équipement affiche complet (ABS, ASP, airbags, clim’…) et les deux seules options sont la peinture métallisée ou nacrée (450 €) et un pack baptisé Premium sellerie cuir / chargeur CD (1.250 €). Plus civilisé et moins onéreux que son prédécesseur, l’Opel GT change de catégorie en passant du roadster radical à la (petite) GT aboutie mais n’a toujours pas de réelle concurrence. Dommage toutefois que cette évolution lui ait fait prendre plus de 400 kg. Devenir raisonnable, ça pèse lourd sur la balance !
LES + :-Ligne agressive et originale
-Rapport prix/performances/équipement
-Unique en son genre !
LES - :-Aspects pratiques totalement ignorés
-Poids par rapport au Speedster
-Qualité de certains plastiques
Source: turbo.fr